音もせで思ひにもゆる蛍こそなく虫よりもあはれなりけれ
Oto mo sede omohi ni moyuru hotaru koso naku mushi yori mo awarenari keri
Une luciole qui brûle
D’amour en silence
Est plus émouvante
Qu’un insecte qui chante
Minamoto no Shigeyuki ( ? -1000)
Cette année encore, on arrive sur cette colline vers la fin de la saison, mais dieu merci, il y a tout de même plus de lucioles que l'an passé. Comme il est difficile d'être au bon endroit au bon moment quand partout dans tout le Japon, cette année, la saison a commencé une semaine plus tôt !
Depuis Fukui, presque 8h de train jusqu’à Ninohe dans la préfecture de Iwate, au nord de Honshû. Oritsumedake, la colline aux milliers de lucioles nous attend. On s'aventure un peu plus loin que l'an passé sous les arbres dans la forêt. La saison a déjà commencé début juillet. Un bénévole nous informe que cette année le sommet était autour du 13 juillet. Depuis, le temps s’est rafraîchi mais aujourd’hui il a fait beau. C’est le dernier jour de visite organisé par la mairie, quelques familles sont arrivées pour parcourir les sentiers de la colline et assister au spectacle.
Le dernier jour à Daisen-ji, le chemin sacré est envahi par un épais brouillard. Un samuraï égaré, sur son cheval, pourrait en surgir comme dans un film de Akira Kurosawa. Je m'installe à la place de la veille mais l'attente sera brève. Dans le froid, aucune luciole n'apparaît et on redescend le chemin bien plus tôt que d'habitude. La route du retour sera difficile...
Face au mont Daisen, se trouve le musée, à la superbe architecture en béton brut, dédié au photographe japonais Shoji Ueda (1913-2000). À l'étage, une grande baie vitrée fait face au mont Daisen caché par les nuages. Un parapluie y est posé comme si le photographe l'avait oublié là...
On visite l'exposition temporaire consacrée à ses photos des années 50 à 70. Shoji Ueda n'a jamais quitté la région de Tottori où il est né. Loin des lumières de la grande ville, il a photographié les dunes de Tottori et a choisi ses sujets parmi ses intimes, sa famille, ses amis .
Shôji Ueda