Marqué par une image d’enfance, ensevelie dans ses souvenirs les plus lointains, Hiroshi Maeda, vivant en France depuis une quarantaine d'année, retourne au Japon, son pays natal pour se mettre en quête des lucioles. Son désir est de retrouver ces petites lueurs dans le noir, celles qu’il voyait, tout petit encore en suivant ses aînés dans les herbes des sentiers déjà sombres au bord des rizières… Depuis quelques années, il parcourt les paysages nocturnes de l’arrière-pays où vivent les lucioles, loin du regard des hommes et loin des lumières de la civilisation.

C’est au crépuscule, que les premières lueurs des lucioles mâles apparaissent. Puis cachées dans les feuillages, les femelles commencent à répondre à leurs appels. Leur danse amoureuse atteint son apogée dans la nuit d’un noir d’encre. Parfois, leurs lumières clignotent en même temps comme si toute la montagne se mettait à respirer.

Pour capturer et fixer ces moments inouïs et inoubliables. Hiroshi Maeda choisit d’utiliser le principe de la chronophotographie, inventée par Etienne-Jules Marey, pour graver sur le noir les envols lumineux des différentes espèces de lucioles.

La luciole émet une lumière tellement faible qu’aucune cellule d’un appareil photo ne peut la mesurer. Alors à la tombée du jour, il faut faire face à la pénombre, cadrer un endroit qui va sombrer dans la nuit, attendre en espérant que les lueurs surgissent dans le noir ténébreux. 
Photographier les lucioles signifie photographier le noir.


Marked by an image from childhood, buried in his most distant memories, Hiroshi Maeda, living in France for about forty years, returns to Japan, his native country in search of fireflies. His desire is to rediscover those tiny lights in the dark, that he saw when he was still very small while following his elders in the grass of the darkened paths at the edge of the rice fields… For several years he has been traveling through the nocturnal landscapes of the hinterland where fireflies live, far from the eyes of men and far from the lights of civilization.

It is at dusk that the first glimmers of the male fireflies appear.  Then, hidden in the foliage, the females begin to respond to their calls.  Their amorous dance reaches its climax in the ink-black night…Sometimes their lights blink at the same time as though the whole mountain began to breathe.

To capture and to fix these unheard-of and unforgettable moments. Hiroshi Maeda chooses to use the principle of chronophotography, invented by Etienne-Jules Marey, to engrave on black the luminous flights of the different species of fireflies.

The firefly emits such a feeble light that no light meter in a camera can measure it. Thus at dusk, it is necessary to face the twilight, frame a place that will fade into the night, wait and hope that the lights appear in the murky darkness.
Photographing fireflies means photographing darkness.