Aux pays des dinosaures

Retour à Izumi pour la troisième et dernière fois. À l'entrée du village, on s'arrête dans une station routière (michi-no-eki) où nous accueillent des dinosaures !  En effet, depuis 30 ans, on a découvert dans la région de nombreux ossements de dinosaures. Depuis le pays devient peu à peu un Jurassic Park.

Après quelques repérages au bord de la rivière, on décide finalement de retourner sur le parking du camping. Les lucioles Hime sont plus actives qu’hier et il fait nuit noire quand Matsuda-san arrive avec un ami. On se salue dans le noir, ils frappent des mains pour faire peur aux ours, et nous, nous agitons nos clochettes.

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Sentinelles de la nuit

 

この山をよすがらまもり雨蛍  
Kono yama o yosugara mamori amebotaru 

 

Toute la nuit
        Les lucioles sous la pluie

              Gardent la montagne

Hara Sekitei (1886-1951)

 
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Orage

Retour à Izumi. Tout est prêt pour la prise de vue quand l’orage éclate et il semble que cela effraie les lucioles. Les femelles attendent sans bouger sous les feuillages. Mais petit à petit, les mâles se mettent à tournoyer dans l’obscurité et le ballet commence.

 
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Féérie

Départ de Fukui vers 16h. Après 2h de route on arrive sous la pluie au village de Izumi, au fin fond de la région de Ono.  Les petits bungalow sur pilotis du camping sont déserts, les vacances scolaires n'ayant pas commencé. On installe les appareils sur le bord du parking face à une rangée de cèdres. Le lieu est quelconque mais à la nuit tombée quelle féérie quand les lucioles Hime dansent sur les feuillages et autour des arbres dans le noir. Nous ne sommes pas seuls, un autre couple, émerveillé, s'installe à nos côtés.

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Survivance

 

Il y a tout lieu d’être pessimiste, mais il est d’autant plus nécessaire d’ouvrir les yeux dans la nuit, de se déplacer sans relâche, de se remettre en quête des lucioles. J'apprends qu'il y a toujours, vivantes de par le monde, deux mille espèces connues de ces petites bêtes ( classe : insectes, ordre : coléoptères, famille : lampyres). Certes, comme le notait Pasolini*, la pollution des eaux à la campagne les font dépérir, la pollution de l'air en ville aussi. On sait également que l'éclairage artificiel — les lampadaires, les projecteurs — perturbe considérablement la vie des lucioles comme de toute les autres espèces nocturnes.

Georges Didi-Huberman, Survivance des lucioles, p. 41, Editions de Minuit, 2009

 

* Pasolini, L'article des lucioles

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