Nouveau voyage

Juin 2016, nouveau voyage au pays des lucioles. 

Dès mon arrivée à Fukui, je prends la N.168 en direction d'Ono pour rencontrer Matsuda-san, membre actif de l'association locale pour la préservation des lucioles. Il habite à Kamiyôro où j'étais venu l'an dernier sans réussir à les photographier.  Et cette année encore, Matsuda-san, désolé, m'informe que la saison est presque finie ici.

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Alors, il m'emmène dans des endroits plus reculés où les lucioles sont encore actives. Je suis sa petite camionnette à travers la montagne par des chemins un peu risqués et on arrive à Ijira. La veille, il a vu beaucoup de Genji derrière le petit bâtiment thermal, au bord de la rivière Ajimi. Puis il me conduit jusqu'à Otomi, 2 km plus bas, le long de la même rivière et me présente au paysan Matsue-san, lui aussi membre de l'association. Et puis, nous  rejoint Hasegawa-san qui est photographe. Le spectacle des lucioles est tout simplement inimaginable, je n'avais jamais vu une telle magie.

L'image est floue !  Au bout d'une année, j'ai perdu la main pour la prise de vue nocturne... 

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Enfance

 

J’ai vécu ma petite enfance à Ono dans la préfecture de Fukui. C’est là que j’ai passé les cinq premières années de ma vie. Au milieu des rizières,  un lotissement était occupé par des familles avec beaucoup d’enfants. Nos jeux se passaient toujours dehors, nos cerfs-volants flottaient sur  les rizières sèches d’automne. En hiver, on y construisait des igloos de neige. On s’amusait à se chatouiller le visage avec les chatons de Nekoyanagi aux couleurs d'argent. Ils brillaient au bord du ruisseau et annonçaient l’arrivée du printemps.

Et au début de l’été, au bord des rizières remplies d’eau, un éventail à la main, on allait à la chasse aux lucioles. À la tombée du jour, sur le sentier au bord du ruisseau, je suivais mes camarades à la poursuite des lucioles. Dans le noir, je découvrais le spectacle des lumières. Une fois attrapées, on les mettait dans un panier qu’on rapportait à la maison. Avant de dormir, on s’amusait à lâcher les lucioles dans la moustiquaire…

 

Kamiyôro

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Encore dans le décalage après 12 heures de vol,  j'arrive à Fukui, mon pays natal. Un ami m'accueille à la gare et me conduit vers Ono jusqu’au village de Kamiyoro. C'est à quelques kilomètres de là que j'ai vécu ma petite enfance. Il m'emmène près d’un cours d’eau, au milieu des rizières où, la semaine précédente, il avait vu les lucioles Genji. J’installe mes appareils pour ma première prise de vue. Il fait de plus en plus sombre et l’attente se prolonge. Entre temps, les villageois lui confirment qu’ici la saison des lucioles touche à sa fin. Pour en avoir le cœur net, je patiente encore jusqu’à 20 heures, mais en vain, aucune luciole n’apparaît.