Enfance

 

J’ai vécu ma petite enfance à Ono dans la préfecture de Fukui. C’est là que j’ai passé les cinq premières années de ma vie. Au milieu des rizières,  un lotissement était occupé par des familles avec beaucoup d’enfants. Nos jeux se passaient toujours dehors, nos cerfs-volants flottaient sur  les rizières sèches d’automne. En hiver, on y construisait des igloos de neige. On s’amusait à se chatouiller le visage avec les chatons de Nekoyanagi aux couleurs d'argent. Ils brillaient au bord du ruisseau et annonçaient l’arrivée du printemps.

Et au début de l’été, au bord des rizières remplies d’eau, un éventail à la main, on allait à la chasse aux lucioles. À la tombée du jour, sur le sentier au bord du ruisseau, je suivais mes camarades à la poursuite des lucioles. Dans le noir, je découvrais le spectacle des lumières. Une fois attrapées, on les mettait dans un panier qu’on rapportait à la maison. Avant de dormir, on s’amusait à lâcher les lucioles dans la moustiquaire…

 

Kamiyôro

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Encore dans le décalage après 12 heures de vol,  j'arrive à Fukui, mon pays natal. Un ami m'accueille à la gare et me conduit vers Ono jusqu’au village de Kamiyoro. C'est à quelques kilomètres de là que j'ai vécu ma petite enfance. Il m'emmène près d’un cours d’eau, au milieu des rizières où, la semaine précédente, il avait vu les lucioles Genji. J’installe mes appareils pour ma première prise de vue. Il fait de plus en plus sombre et l’attente se prolonge. Entre temps, les villageois lui confirment qu’ici la saison des lucioles touche à sa fin. Pour en avoir le cœur net, je patiente encore jusqu’à 20 heures, mais en vain, aucune luciole n’apparaît.