Riz des lucioles

Retour à Ota farm, munis de bottes et de clochettes qu'on a achetées le matin même pour faire peur aux ours. On se poste dans les herbes folles, les pieds dans l'eau, pour attendre les lucioles Heike. Mais seules quelques lucioles apparaissent. C’est un peu la fin de la saison et la prise de vue aura été brève. Et c'est aussi le moment des adieux. Ota-san nous invite pour prendre un thé avant que nous ne reprenions la route. Il nous avait préparé deux gros paquets de 10 kg de Hotaru-maï, le riz de lucioles !

 
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Retour à Watazu

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Retrouvailles chaleureuses avec Ota-san. Nous lui avons apporté du saucisson d'Auvergne, un vin du Médoc et une photo de ses lucioles prise l'année dernière. À18h30, on s’installe devant ses rizières au pied des montagnes embrumées. Pour la prise de vue, on choisit le côté de la montagne pour les Genji et le bord des rizières pour les Heike. Il fait déjà nuit quand on entend un énorme craquement de branches dans la forêt proche. Est-ce un cerf, un singe, un ours ? Ota-san nous dit de faire du bruit pour faire peur aux ours... On continue tout de même à photographier dans le noir en parlant fort, en chantant à tue tête et en poussant des cris.

 
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Riz des lucioles !

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Un superbe cadeau nous vient du Japon !
Dans un grand colis, venant de Watazu, on découvre 8 paquets de riz de 2kg. C'est le riz des lucioles, Hotaru-Maï, fraichement récolté cet automne. Ota-san nous avait dit en juillet qu'il nous en enverrait en France. Il y a aussi des patates maru-imo soigneusement recouvertes par des sciures de bois.
Cela doit largement peser 20kg ! On n'ose pas imaginer le coût d'envoi par avion... Aussitôt, on cuit le riz. Jamais je n'avais goûté de riz aussi bon, aussi beau, ferme et brillant. Je dévore jusqu'aux derniers grains de riz en pensant à ma mère qui me répétait toujours qu'il ne fallait pas laisser les grains de riz collés dans le bol parce que "pour ces grains de riz nos paysans avaient travaillé dur ". Elle avait bien raison...

Pieds dans l'eau..

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Ce soir, c’est la fête des lucioles Heike. Ota-san m'indique un talus d'herbes sauvages où les lucioles sont nombreuses. Je plante un trépied en contre-bas du talus et un autre vers la rizière. Le ciel se reflète dans l’eau entre les alignements des tiges de riz fraîchement repiqué. Quand les nuages s’estompent et que la nuit tombe, la danse des fragiles lumières dans le noir commence. Elles volent en tous sens, de plus en plus haut. Les pieds dans l’eau, les insectes nous frôlent et nous piquent. Nous restons là à contempler ce spectacle magique jusqu’à 21 heures. En nous quittant, Ota-san nous offre 10 kg de son riz Watazu-mai de la dernière récolte, en s'excusant car le riz Hotaru-mai (riz des lucioles), la plus haute gamme de sa production, a été entièrement vendu. Il me promet de nous en envoyer en France après la récolte de l'automne.

 
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Ferme Ota

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Après une heure et demi de route depuis Fukui, nous arrivons à Watazu, la patrie des lucioles (Hotaru no Sato) de Yukata Ota qui n’en revient pas que nous soyons venus de France pour voir « ses » lucioles. Dans ses rizières, au pied du mont Hakusan, il cultive du riz sans aucun pesticide depuis 15 ans.  Il nous emmène voir les lucioles Genji puis les lucioles Heike, intarissable sur leur taille, leur reproduction, leur alimentation : ainsi, les lucioles Genji sont les plus résistantes, leurs larves se nourrissent de petits coquillages de rivière « kawanina » et en consomment une vingtaine, les adultes mesurent entre 10 et 18 mm et les femelles pondent de 500 à 800 œufs pendant les 10 jours de juin. Nous l'écoutons avec admiration au point de rater le début de la prise de vue. Mais j'ai tout de même réussi à capter les lucioles sur les feuillages.

 
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